A 29 ans, après 20 ans de pratique de la danse, de toutes sortes de danses, je réalise un matin que cet art est en fait une discipline qui met en jeu le corps, que c'est, en outre, une discipline "physique".
La danse. Ce n'est pas -seulement- un long processus de condensation de la musique dans chaque  chaque recoin de l'âme d'un homme, qui, lorsqu'il atteint une intensité suffisante, se transforme en une explosion ramifiée et palpable d'énergie et d'émotion, qui parcourt son être entier.  ( "Je te parle d'organiser tes appuis au sol, il n'y a rien d'émotionnel là-dedans!" cette interpellation fut le déclencheur de ma brutale prise de conscience)

Que n'apprendrai-je d'ici 19, 29 ans?
C'était donc ça - vivre? Ah non? Ce n'était pas se heurter inlassablement à la paroi de ce qui nous est impossible, incompréhensible, insaisissable, ce n'était pas un long chemin pour s'approcher toujours plus près de l'indicible? Ce n'était pas, chercher inlassablement à embrasser ce que l'on doit être en même temps que l'univers entier? Ce n'était pas se déployer dans une danse sans fin? Je ne suis pas au bout de mes surprises.