Plume
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Océan que j’accumule,
Discrètement, par la même vague lente;
La plus économe des mers… Voleur
Du cosmos entier ! Quels domaines,
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Installation vidéo,
photographique et performance pour une plume et une danseuse
Sophie Triniac : Image (Vidéo et Photo)
Diana Trujillo: Danse et conception
Respirer, invisible poème
Pur échange,frère du silence
Etre et son contrepoids
Rythme par lequel j’adviens.
Pur échange,frère du silence
Etre et son contrepoids
Rythme par lequel j’adviens.
Océan que j’accumule,
Discrètement, par la même vague lente;
La plus économe des mers… Voleur
Du cosmos entier ! Quels domaines,
Quels vastes espaces ont déjà plongé
dans mes poumons ?
Les quatre vents
sont comme mes enfants
dans mes poumons ?
Les quatre vents
sont comme mes enfants
Me
reconnais-tu, air, encore plein de ces lieux qui furent miens ?
Toi qui fus l’écorce lisse,
la courbe et la feuille de mes mots
Toi qui fus l’écorce lisse,
la courbe et la feuille de mes mots
Traduction libre des Sonnets de Don Paterson, une version des Sonnets
de Rainer Maria Rilke
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Description
Une danseuse et une plume.
La plume danse en l’air, portée par le souffle de la
danseuse.
La plume s’élance, virevolte, se laisse porter par les airs,
puis peu à peu s’évanouit.
La danseuse a pour seul objectif de ne jamais laisser tomber
la plume à terre.
Par son souffle, elle donne corps à la danse de la plume…
De cette relation entre le souffle et la plume naît une toute
autre danse, portée par la nécessité, cette fois dans le corps de la danseuse.
Dispositif
Un espace où trois médiums capturent un même évènement :
Un espace où sont exposées des photographies (la plume est à peine visible, le focus du spectateur est sur le corps de la danseuse).
- Un espace dédié à la projection d’une vidéo où
la caméra suit tour à tour la danseuse et la plume. La danse de la plume est
alors mise en lumière par des plans resserrés. Des plans plus larges, intercalés,
permettent également de laisser voir la relation qui émerge entre la plume et
la danseuse.
- Des temps de performance où la danseuse se prête
au jeu d’animer la plume devant le public. C’est un exercice ludique, mais aussi très physique, où toute l’attention et la physicalité de la danseuse sont mobilisés en direction de
cet objet fragile qu’est la plume. Un moment de suspension, aussi bien pour la plume que pour le public.
Note d'intention
Le souffle est ce témoin
silencieux qui nous traverse et nous soutient de notre premier cri jusqu’à
notre dernier souffle.
Il est ce grand vaisseau qui porte chacune de
nos émotions - il nourrit l’éclat de rire, les pleurs libérateurs, le
fredonnement qui s’invite à nous négligemment ou le chant déployé.
Outre ce « poème
invisible » évoqué par Rilke, il est « l’écorce des mots »,
celui par lequel se transmet la pensée et la parole, qui nous relient ainsi les
uns aux autres dans l’oralité.
C’est cet endroit énigmatique,
qui nous relie intimement et organiquement au monde, porteur de vie, d’émotion,
de sens qui m’a interpellée dès l’adolescence, que j’ai voulu explorer.
J’ai tenté de le rendre visible,
par la danse d’une plume que je mets en mouvement par mon souffle. En donnant
vie à la plume (cela s’avère être un exercice très difficile !) une danse
naît dans mon corps, qui soutient la danse de la plume.
Cette fois-ci toute la danse
réside dans la respiration et dans la vie qu’elle peut donner à voir,
intensifiée par les mouvements et la danse de la plume.
A l’heure où naît le désir de
devenir mère, de donner la vie, cette épreuve que peut représenter la maternité
pour une danseuse m’invite à méditer toute la danse que peut faire naître en
moi le fait de donner la vie à quelqu’un ou quelque chose d’autre...